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L’emploi américain au cœur de toutes les attentions

  • L’atterrissage en douceur de l’économie reste le scénario principal.
  • L’évolution du marché du travail est décortiquée en attendant l’élection présidentielle américaine.
  • L’environnement reste favorable aux actifs financiers, mais la volatilité augmente.

Très ouverte au monde, l’économie suisse navigue dans le sillage de l’économie mondiale. L’activité continue globalement de faire preuve de résilience, mais doit subir les vents contraires du secteur manufacturier et reste mal distribuée. Même si la Grande-Bretagne ou le Japon se rapprochent de la tête de la flotte, les États-Unis restent le navire amiral. Surtout que l’Europe peinent à émerger du pot au noir et que la Chine rame pour réveiller sa consommation interne.
Outre-Atlantique, si tout risque de récession est écarté pour 2024, l’incertitude demeure pour l’an prochain. Dans ce contexte, les marchés se focalisent sur deux boussoles: l’emploi et l’élection présidentielle.
 

Risque politique

Côté politique tout d’abord, Wall Street n’a pas encore voté. Les risques ne résident pas tant dans la couleur au pouvoir au soir du 5 novembre que dans l’ampleur de la vague qui l’aura portée à Washington. Une forte majorité tant au Capitole qu’à la Maison-Blanche inquiète, dans la mesure où cette situation ouvrirait la voie au parti vainqueur vers des excès budgétaires. Que ces dépenses aient une orientation clairement progressiste ou clairement conservatrice importe peu, elles contribueraient tout aussi clairement à aggraver l’endettement de la première économie mondiale. Une présence plus équilibrée des deux partis entre pouvoir législatif et pouvoir exécutif atténuerait ce risque – tout en rendant, il est vrai, le pays plus difficilement gouvernable. Les marchés pourraient ainsi gagner en volatilité à l’approche du scrutin outre-Atlantique.

Risque économique

Côté économique ensuite. La décision de la Réserve fédérale de baisser drastiquement ses taux de 50 points de base en septembre a mis en exergue sa priorité actuelle. Si l’inflation guidait jusqu’alors sa politique, c’est désormais sa seconde mission, le plein emploi, qui est au cœur de ses préoccupations. La dynamique du marché du travail constitue donc la variable décisive pour les autorités monétaires et pour les marchés.

L’analyse des statistiques de l’emploi permet en effet de déduire l’évolution du moral des consommateurs, qui contribuent à plus de deux tiers à la croissance du PIB américain. Les dernières données confirment le ralentissement outre-Atlantique. S’agit-il d’une normalisation bienvenue après les exagérations de la période post-COVID ou le marché de l’emploi est-il en train de sombrer? L’heure est encore à la normalisation selon plusieurs indicateurs. Soutenant ainsi notre scénario principal, soit la poursuite d’un atterrissage en douceur de l’économie américaine se prolongeant pendant les premiers mois de 2025 au moins.
 

Deux scénarios alternatifs

La convergence d’un faisceau d’indices vers une détérioration importante du marché de l’emploi nous pousserait à adopter un scénario plus pessimiste pour la croissance mondiale, et donc pour la gestion des portefeuilles. Une amélioration du marché de l’emploi indiquerait, au contraire, que l’économie américaine est appelée à poursuivre sa croissance à un rythme soutenu. Ravivant alors les craintes autour de l’inflation, dont le recul global cache quelques poches de résistance, à commencer par les loyers. Ce scénario n’est vraiment pas celui des marchés, qui se montrent – trop? – prudents à l’égard de la croissance américaine. Pour preuve, le nombre élevé de baisses de taux attendu pour les douze prochains mois.

Une touche défensive

Pour les portefeuilles, l’environnement reste favorable aux principaux actifs financiers, à la notable exception des matières premières. Les actions continuent de progresser, mais elles restent à la merci de journées aussi sombres que ne le fut celle du 5 août dernier. Leur évolution devrait rester irrégulière au gré des données macro-économiques et des tensions géopolitiques. Nous maintenons notre allocation neutre envers cette classe d’actifs. L’immobilier suisse poursuit son retour porté par des fondamentaux solides et par les baisses de taux. Les obligations affichent également une performance positive. Quant aux devises, elles tendent à se consolider contre le franc. Une monnaie de référence qui reste un élément clé à gérer dans les portefeuilles.