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Diversifier sans négliger les tendances de fond

La reprise économique mondiale est non seulement au rendez-vous, mais elle est plus vigoureuse qu’attendu. Un constat à la fois réjouissant et un peu déconcertant au regard de la situation d’extrême tension qui régnait il y a seulement un an, en plein marasme sanitaire. Ce contexte devrait conduire les investisseurs à privilégier tactiquement, durant les prochains mois, les actifs sensibles au redressement conjoncturel. Dans une optique à plus long terme, les périodes de volatilité devraient être exploitées pour consolider l’exposition aux grandes thématiques de croissance structurelle, qui ont arrêté de surperformer depuis l’automne dernier.

Le redressement dynamique de l’économie mondiale se lit dans des statistiques conjoncturelles régulièrement meilleures qu’attendu. Par exemple, dans les indicateurs PMI, baromètres de l’activité et des perspectives des entreprises, qui connaissent une très forte expansion; également dans les chiffres de l’emploi, qui traduisent une amélioration non homogène, mais spectaculaire du marché du travail; ou dans les statistiques de l’inflation qui a franchi temporairement aux États-Unis l’objectif de 2% établi par la Réserve fédérale américaine (Fed). Par ailleurs, la reprise se reflète aussi dans les révisions haussières des anticipations bénéficiaires des sociétés. Les projections, constamment relevées depuis le début de l’année, sont aujourd’hui validées par les premiers résultats des entreprises pour le premier trimestre.

Une relance sans précédent

L’accélération de la croissance ne doit rien au miracle, mais à l’efficacité de la recherche scientifique et à l’ampleur des mesures de relance monétaires et budgétaires. La phase de rattrapage de l’économie mondiale est amenée à se poursuivre ces prochains mois grâce à ces facteurs de soutien. En effet, les campagnes de vaccination vont continuer de monter en puissance, ce qui permet déjà de fluidifier les échanges et de desserrer l’étau sur les systèmes de santé. Parallèlement, l’économie mondiale peut s’appuyer sur des mesures de relance sans précédent depuis 1945, et beaucoup plus importantes que celles mises en œuvre lors de la crise financière de 2008 (voir le graphique ci-dessous). Deux chiffres témoignent de l’ampleur de la stimulation en cours. Chaque heure, les États-Unis dépensent USD 900 millions pour soutenir leur économie. En un an, l’ensemble des banques centrales et des gouvernements ont déversé pas moins d’USD 28 000 milliards dans l’économie mondiale.

Les actifs cycliques tiennent la corde

Dans les prochains mois, les marchés financiers resteront donc sous l’influence des mesures de relance et d’une croissance un peu plus inflationnistes. En dépit de la hausse récente des rendements, les obligations restent peu attractives pour les investisseurs en franc suisse. En effet, avec un rendement proche de 0%, l’ensemble des emprunts à taux fixe émis dans notre monnaie ne rémunèrent toujours pas décemment le capital investi et n’offrent aucune protection en cas de nouvelles hausses des taux d’intérêt.

En revanche, l’environnement reste porteur pour les actifs risqués, en particulier pour les actions sensibles à la poursuite du redressement conjoncturel et pour les matières premières. Tactiquement, le surcroît de diversification dans les actions cycliques et de substance que nous préconisons depuis dix mois reste de mise, même si certaines de ces approches ont déjà bénéficié d’une forte récupération depuis leur plus bas. Dans cette catégorie, les thématiques que nous privilégions aujourd’hui sont:

Les petites et moyennes capitalisations suisses

Très sensibles à la conjoncture, les petites et moyennes entreprises suisses bénéficient de la résilience de leurs grands marchés d’exportation que sont l’Allemagne, les États-Unis et la Chine. Leaders dans des activités de niche, ce qui leur donne un certain pouvoir de fixation des prix, elles demeurent bien positionnées pour affronter un environnement économique un peu plus inflationniste. Elles peuvent apporter un surcroît de diversification bienvenue dans la poche actions suisses d’un portefeuille, souvent exagérément exposée aux grandes valeurs domestiques.

Les petites et moyennes capitalisations américaines

Davantage orientées vers leur marché intérieur, les petites et moyennes sociétés américaines profitent du dynamisme inégalé de l’économie des États-Unis, qui devrait connaître une croissance de 6% cette année. Elles figurent par ailleurs en haut du tableau des bénéficiaires des plans de soutien et de relance de l’administration Biden. Les révisions à la hausse de leurs estimations bénéficiaires, supérieures à l’ensemble du marché, leur laissent encore une marge de progression à partir des niveaux actuels.

Les valeurs financières

Les grands établissements financiers américains viennent de publier des résultats très solides, portés par la forte hausse des revenus de banque d’investissement et de trading ainsi que par la dissolution des réserves pour pertes sur crédit établies au pic de la crise du COVID-19. Au-delà des États-Unis, la levée prochaine des restrictions imposées aux politiques actionnariales des banques, les perspectives de redémarrage du crédit, l’amélioration des marges d’intérêt dans la foulée de la hausse des taux longs et la faible valorisation boursière du secteur devraient soutenir les cours durant les prochains mois.

L’industrie

L’industrie a été globalement moins affectée par la crise sanitaire que beaucoup d’activités de service. Le secteur a certes dû ralentir la cadence et faire parfois face à des retards d’approvisionnement, mais il ne s’est jamais arrêté. La progression des indicateurs d’activité, notamment la forte amélioration des carnets de commandes, plaide toujours pour une surperformance de l’industrie ces prochains mois. Les sondages réalisés auprès des entreprises du secteur montrent par ailleurs que celles-ci ont retrouvé une certaine latitude dans la fixation des prix, les hausses de coûts de production pouvant être répercutées sur les prix de vente. Les valorisations du secteur sont néanmoins élevées.

Les matières premières

Hors des actions, il vaut enfin la peine de s’intéresser aux matières premières. Peu corrélées aux actions et aux obligations, elles peuvent apporter un surplus de diversification précieux dans les portefeuilles. Leurs prix restent soutenus à court terme par quatre facteurs clés: la bonne tenue du secteur industriel, le retour progressif de la société civile à une plus grande mobilité, les projets d’investissements dans la modernisation des infrastructures et la bonne trajectoire de l’économie chinoise qui engloutit la moitié des matières premières produites dans le monde. Cette classe d’actifs permet en outre de se protéger contre les tensions inflationnistes, qui restent pour l’heure modérées, mais qui pourraient s’intensifier en deuxième partie d’année. Les matières premières commencent par ailleurs à profiter de la baisse du dollar avec lequel elles sont inversement corrélées. Nos vues sur la monnaie américaine restent résolument baissières, raison pour laquelle nous préconisons de s’exposer à cette classe d’actifs à travers des produits offrant une couverture du risque de change USD/CHF.

Ne pas négliger les viviers de croissance

Pour les sociétés de croissance, le contexte actuel n’est plus favorable à une surperformance marquée, les valorisations tendues ne laissant pas de place aux déceptions. Il ne remet néanmoins pas en cause leur moteur de performance à long terme, à savoir la progression ininterrompue de leurs bénéfices. L’enjeu est, dès lors, de se montrer sélectifs dans ce segment de marché et de profiter des phases de correction pour se positionner sur certaines mégatendances qui représentent des sources de croissance pérennes pour les portefeuilles.

La technologie

Dans cette optique, les investisseurs devraient profiter des accès de volatilité pour s’exposer à la technologie à un niveau qui soit conforme à la contribution toujours plus élevée de ce secteur aux bénéfices des marchés des actions. Bien que les actions technos ont largement surperformé les indices larges ces dix dernières années (voir le graphique ci-dessous), l’âge d’or de celles-ci est loin d’être terminé. Nous vous invitons à prendre connaissance de nos vues sur la technologie, et plus particulièrement sur la cybersécurité, dans deux vidéos que nous associons à cette newsletter.

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L’investissement durable

L’investissement durable est une autre mégatendance à laquelle les investisseurs ne devraient pas manquer de s’exposer. L’engagement de la Chine à baisser ses émissions de carbone conformément à l’accord de Paris sur le climat, la forte composante verte des plans de rénovation des infrastructures aux États-Unis et les projets d’investissements européens dans la transition énergétique sont quelques-uns des facteurs de soutien à la thématique.

Les marchés émergents

Enfin, le basculement du centre de gravité de l’économie mondiale de l’Occident vers les pays émergents représente une orientation forte de ces prochaines décennies. Les marchés émergents représentent 74% des terres émergées et 81% de la population mondiale. Ils pèsent 38% du PIB de la planète et contribuent à la croissance mondiale à hauteur de 75%. Ils présentent des sources de croissance à long terme trop importantes pour être ignorés ou sous-représentés plus longtemps dans les portefeuilles.