Qu’il soit astronomique, météorologique ou économique, l’automne a pris ses quartiers. Les actions sont tombées à la manière de la pluie qui a fait un retour aussi réfrigérant que soudain. La complexité de la situation sur les marchés plonge les investisseurs et les investisseuses dans le brouillard. Dans ce contexte, comment passer un hiver au chaud?
Aux chocs d’inflation et de taux vient donc s’ajouter un choc de croissance. Le ralentissement en cours ira-t-il jusqu’à pousser les économies occidentales dans la récession? De la réponse à cette question clé dépend l’orientation de votre portefeuille. Jusqu’où lui donner un caractère défensif alors que les taux montent si brusquement? Combien de fois d’ailleurs n’a-t-on pas entendu récemment: je n’ai jamais vu ça!
Conserver son sang-froid
Avant même de trancher, un coup d’œil en arrière permet de se souvenir de pourquoi l’on a investi, afin de conserver son sang-froid, d’analyser une nouvelle fois ses objectifs pour garder son cap. Un tel mouvement permet aussi de se souvenir qu’en matière d’investissement il y a plusieurs temps, qui s’étalent du temps très court au temps plus long s’étirant sur des années. Des horizons temporels qui offrent autant de possibilités de se positionner afin de trouver un juste milieu entre l’envie de se protéger et celle de débusquer des opportunités à n’importe quel prix .
À brève échéance, en attendant de mesurer les effets de la lutte contre l’inflation et de voir où tourne le vent de l’activité, des solutions plus défensives peuvent atténuer l’envie de surréagir à l’environnement morose. Ce peut être, côté actions, un renforcement des valeurs plus résistantes au ralentissement, comme les valeurs américaines – hors technologie, secteur sensible à la hausse des taux– ou suisses. En effet, la résilience de l’économie suisse et sa capacité d’innovation permettent à de nombreux titres de remplir leur fonction défensive dans un portefeuille. Et certaines entreprises proposent des dividendes utiles lors de coups de froid. Toujours dans cette optique, des positions obligataires de qualité à brève échéance – 1 à 5 ans – peuvent par ailleurs représenter une alternative au cash pour qui peut s’exposer à un risque somme toute relativement limité.
Opportunités à saisir
Disposer d’une poche de cash peut aussi permettre de concrétiser certaines opportunités lors d’accès de pessimisme ou lorsque la brume se dissipe laissant entrevoir où vont les taux et la croissance. Les valorisations désormais plus réalistes de nombreux actifs, dont les actions, permettent aujourd’hui d’espérer de meilleurs rendements dans la durée. L’horizon est, là, plus éloigné. Peut-être d’ailleurs, sera-t-il opportun, d’ici trois à six mois, de se tourner à nouveau vers des valeurs plus cycliques pour profiter de la reprise, car après l’hiver arrive le printemps et ses jours meilleurs.
Le retour de l’inflation et des taux impose de la flexibilité. Et, pour mieux vivre ce moment complexe, beaucoup réside dans l’évaluation de sa capacité personnelle à endurer l’hiver et à s’y préparer afin de bénéficier de la sensation de le passer au chaud.