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Brexit: pas de panique, mais des solutions crédibles et vite

L’impact à plus longue échéance du vote britannique dépend de la confiance des acteurs économiques dans la réaction politique au Brexit. Sur les marchés, la volatilité va prédominer. Nous gardons un positionnement proche de neutre sur les actions. Des opportunités pourraient se présenter. Il s’agit de viser la qualité et la sécurité. Il est temps de revenir vers des titres et des secteurs qui ont une exposition plus globale.

Le vote britannique en faveur du Brexit ouvre un nouveau chapitre de l’histoire européenne. L’incertitude aujourd’hui est tout autant politique qu’économique. Davantage qu’une aversion à l’Europe, le Brexit exprime un rejet de la conduite bureaucrate d’une Europe désincarnée et inflexible. Il souligne aussi le malaise croissant engendré par la globalisation, ses changements trop rapides et ses effets inégalitaires. De la réaction des instances dirigeantes européennes à ce désaveu dépendra celle des acteurs économiques et des marchés financiers dans les prochains mois. Et donc la profondeur d’une crise qui ne présente pas aujourd’hui de risque systémique, contrairement à ce qui s’est passé en 2008. 

Royaume-Uni en récession

Les conséquences économiques seront plus fortes en Grande-Bretagne et en Europe qu’ailleurs dans le monde. L’économie britannique devrait ralentir pour avoisiner 0% l’an prochain, contre 1,5% à 2% attendus avant le vote. La deuxième économie de l’Union européenne devrait traverser une récession avec deux à trois trimestres dans le rouge. L’Europe devrait perdre 0,5 point de pourcentage à environ 1% contre 1,6% attendu. Les pays périphériques devraient subir une hausse de leur taux d’emprunt et l’on pourrait reparler du «spread», de l’écart entre les obligations souveraines italiennes, espagnoles ou portugaises et le Bund allemand. En Suisse, l’attention se porte avant tout sur l’évolution du franc et donc sur l’attitude de la Banque nationale (BNS). Devra-t-elle procéder à une nouvelle baisse des taux? L’ensemble de l’économie mondiale devrait payer un tribut de 0,2 à 0,3 point de pourcentage au Brexit.

 

Effets du Brexit sur la zone euro

Tout dépend de la confiance des marchés

Mais ces conséquences peuvent être plus violentes encore si l’incertitude politique s’accroît et que les acteurs économiques perdent confiance. Les conditions financières pourraient alors se détériorer (chute des Bourses, hausse massive du dollar, recul plus fort des taux, stress sur les emprunts de qualité moyenne, etc.) engendrant un tout autre scénario qu’une crise gérable.

Les Banques centrales vont à nouveau jouer un rôle de premier plan en multipliant les interventions. Il y a désormais peu de chance que la Fed américaine procède cette année encore à une hausse des taux. Mais l’impact économique du Brexit va moins dépendre de la réaction des Banques centrales que de la réaction politique et donc de la confiance des acteurs économiques. Les attentes envers Bruxelles sont énormes. L’Union européenne saura-t-elle imaginer un processus d’intégration plus intelligent? Saura-t-elle s’améliorer, relancer une dynamique plus crédible? Quelles seront les réactions des autres pays? Plusieurs échéances politiques importantes sont en outre à attendre dans les prochains mois. Ceci, alors que le processus politique ouvert aujourd’hui s’annonce lent et long.

 

Effets du Brexit sur la Suisse 

Opportunités dans la qualité et la sécurité

Sur les marchés, la volatilité va prédominer. La baisse pourrait se poursuivre à partir des niveaux atteints aujourd’hui sans toutefois prendre des allures d’effondrement. Nous gardons un positionnement proche de neutre sur les actions tant que les signes de reprise économique persistent globalement. Sans prendre de trop gros risques, des opportunités pourraient être saisies. Il s’agit alors de viser la qualité et la sécurité. Il est temps de revenir vers des titres ou des secteurs qui ont une exposition plus globale. Ainsi, étonnamment, le Footsie-100 ne devrait pas trop subir les effets d’un Brexit, car ses entreprises sont peu exposées au marché national. Les actions suisses et allemandes devraient aussi gagner en attractivité au vu de leur exposition diversifiée géographiquement. Les indices italiens, espagnols ou français sont eux plus touchés, car plus dépendants du marché intérieur européen. Les places américaines devraient peu à peu retrouver un certain calme, surtout qu’au-delà du cas européen, l’économie mondiale a récemment regagné un peu de solidité.

 

Effets du Brexit sur les Etats-Unis

Taux bas persistants

Autre conséquence du vote britannique: les taux vont rester bas, voire extrêmement bas, pour de longs mois encore, car les craintes déflationnistes pourraient être accentuées.

Le dollar ne devrait pas sortir de la fourchette 1,05-1,15 contre l’euro. S’il évolue à ces niveaux, la décision britannique ne devrait que peu affecter les matières premières. Une forte hausse du billet vert en revanche mettrait le secteur sous pression.

Mais, une fois encore, la balle est dans le camp des politiques. Tant que la confiance des acteurs économiques ne s’effondre pas, l’impact du Brexit peut être gérable.

 

Evolution des taux suisses